L'orientalisme Voir aussi: |
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Gustave Guillaumet Tisseuses à Bou-saada
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Objet de curiosités et de fantasmes au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle, l’Orient devient « une préoccupation générale »(Victor Hugo dans la préface des Orientales en 1829) au XIXe siècle. Alors que s’amorce le lent déclin de l’Empire ottoman, les puissances européennes rivalisent d’ambitions colonialistes, surtout la France à travers la campagne d’Egypte de Bonaparte, la guerre de libération de la Grèce et la conquête de l’Algérie. A mesure que s’ouvrent les portes de l’Orient, les échanges, missions et voyages, notamment d’artistes, se multiplient et donnent un élan prodigieux à l’orientalisme. A titre personnel ou dans le cadre de missions scientifiques, les peintres Guillaumet, Belly et Fromentin ont parcouru l’Orient, animés d’un même désir de découvrir la vie orientale. Si tous ont été frappés au cours de leurs voyages par l’immensité et la violence naturelle du désert, c’est Guillaumet qui en a proposé la vision la plus originale. Dans Le Sahara, seuls une carcasse de chameau et le mirage d’une caravane qui se profile au loin contre un soleil éblouissant brisent la vacuité de cette impressionnante étendue de sable où terre et ciel se répondent en couches horizontales de couleurs. Passionné par l’Algérie, Guillaumet s’est surtout attaché à décrire la vie quotidienne de ses habitants. Dans Tisseuses à Bou-Saada, il représente trois jeunes filles en train de tisser de la laine dans la pénombre d’une pièce au sous-sol d’une habitation saharienne. Bien que l’on ne distingue pas l’expression des visages, la toile suggère le caractère pénible de ce travail traditionnel. Quant à Fromentin,il a sillonné l’Algérie dans l’idée de retracer la vie et les coutumes des tribus nomades. Dans Chasse au faucon en Algérie, la curée, il relate le moment où les chasseurs se regroupent pour récompenser les oiseaux de proie par un morceau de la bête qu’ils ont prise. Fasciné par cette tradition qui mêle subtilement chasse et combat, le peintre a beaucoup travaillé au rendu des animaux, en particulier du nerveux étalon blanc, et aux personnages, même s’il leur attribue une allure de chevaliers empruntée au Moyen Age occidental. Dans Pèlerins allant à La Mecque, la caravane baignée de lumière qui progresse dans le désert en direction de La Mecque, le centre religieux de l’Islam, est d’un réalisme encore plus saisissant. La précision scrupuleuse avec laquelle Belly a traité les chameaux et surtout les personnages, tant dans leurs visages que dans leurs costumes traditionnels, confère à ce tableau un aspect quasi photographique. Après avoir constitué pendant plusieurs siècles une formidable source d’imagination pour les artistes en quête de sujets exotiques, l’Orient éveille en eux une curiosité ethnographique à partir du milieu du XIXe siècle. La confrontation avec la civilisation orientale, rendue plus directe par l’établissement de liens diplomatiques et économiques et par l’amélioration des conditions de voyage, conduit notamment des peintres à s’intéresser plus volontiers à la réalité de ces pays et, pour certains, même à partager la vie quotidienne de leurs populations. Devant l’influence croissante de la colonisation, ces peintres ont voulu témoigner et contribuer à fixer la mémoire de ces pays, comme l’Algérie. Les tableaux orientalistes ont non seulement séduit leurs contemporains, mais ils ont surtout enrichi le regard occidental sur l’Orient. Auteur: Fleur Siouf in histoire-image.org Lire: Voir: |
Gustave Guillaumet L'Oued Bou Saada 1885
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Léon
Belly
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