Isabelle EBERHARDT 

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Journaliers (extraits)

L'écriture de sable

 


Isabelle Eberhardt est née à Genève le 17 février 1877. Elle est la fille illégitime de réfugiés russes: Natalia de Moerder, née Eberhardt, et Alexandre Nicolaïevitch Trofimovsky, dit Vava. La légende lui attribue parfois le poète Arthur Rimbaud comme père. 

En mai 1897, Isabelle Eberhardt effectue son premier voyage en Algérie, accompagnée de sa mère. Les deux femmes se convertissent à l'Islam et Isabelle prend le pseudonyme masculin arabe de Mahmoud. En juin 1899, Isabelle et son frère Augustin gagnent Tunis. Isabelle poursuit seule la route vers l'Algérie. Déguisée en homme, elle est vêtue d'un burnous blanc et coiffée d'un turban. La confusion autour de son identité (une femme vêtue comme un homme qui se fait appeler Mahmoud Saadi mais possède un passeport russe au nom d'Isabelle de Moerder) sème le trouble parmi les autorités: elle est expulsée d'Algérie. En 1901 elle rencontre, à Marseille, Slimène Ehnni, un soldat du corps de cavalerie indigène, qu'elle épouse. En 1902, Isabelle Eberhardt reprend ses voyages dans le désert. Elle fut plusieurs fois de passage à Bou-Saada et à la Zaouia d'El-Hamel. Elle part, de plus en plus longtemps, à travers les immensités du Sahara. Ses périples sont publiés régulièrement dans "L'Akhbar" où elle tient une colonne. Dans ses nouvelles, si riches en couleurs et atmosphères, Isabelle Eberhardt n'hésite pas à défendre les fellahs et à s'élever contre la colonisation.

Le 21 octobre 1904 fut le dernier jour d'Isabelle Eberhardt. La ville d'Aïn Sefra fut ce jour là, le théâtre d'une catastrophe naturelle. L'oued se transforma en torrent furieux et la ville fut emportée. On retrouva Isabelle dans les ruines de sa maison, vêtue de son habit de cavalier arabe. Elle fut enterrée au cimetière musulman. Emportée à l'âge de 27 ans, Isabelle Eberhardt a laissé de nombre de nouvelles et récits de voyage rédigés au cours de sa vie romanesque. De la mort, elle a écrit dans "A l'ombre chaude de l'Islam":
" Tout le grand charme poignant de la vie vient peut-être de la certitude absolue de la mort. Si les choses devaient durer, elles nous sembleraient indignes d'attachement. "