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Bou-Saada au cœur de l'Art, au cœur de la Vie ... |
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Ali Foudili http://foudili.free.fr/alisite/ Admirer aussi: |
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Ali Foudili, "amulette pour l'exil et pour mon pays" |
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Grande
est la solitude de l'artiste contemporain qui, dégagé des contraintes de
la représentation et de la vraisemblance, dégagé des valeurs du beau,
doit trouver de nouveaux moyens d'expression propres à exprimer la
sensibilité de l'homme moderne. ALI FOUDILI nous donne à voir les bribes de la mémoire de sa propre tribu à travers un langage qui se cherche. Il travaille sur des supports variés : carton, toile de jute, affiches.....; il utilise toutes sortes de matériaux : encre, pastel, peinture acrylique, peinture de bâtiment, goudron... ; il insère des collages, des photocopies qu'il maquille et qui lui permettent de jouer avec des référents culturels variés. Et lorsqu'il parle de la composition, il affirme avec force l'importance de la bidimensionalité comme retour à l'essence de la culture arabo-musulmane. ALI FOUDILI a choisi d'inscrire dans ses œuvres des lettres : le " ha ( ), le waou ( ), le sin ( )..., pour écrire " les nouvelles dictées qui meublent sa solitude ". La calligraphie permet, en effet, de par sa beauté, son élégance, de renouer avec un passé glorieux dont on peut être nostalgique. La calligraphie d'ALI FOUDILI ne se veut pourtant pas porteuse de sens. Elle est simplement geste ample, pleine de poésie, proche de la spontanéité qui caractérise une partie de l'art contemporain. Il serait trop réducteur de classer cet artiste en calligraphe car sa réflexion sur l'art est de portée beaucoup plus générale. Son désir le plus cher serait de redonner à l'art décoratif ses lettres de noblesse. Fidèle à ses racines, il dérobe un petit peu à une tisseuse, un motif à une potière berbère ou à une tablette coranique et leur donne une place essentielle dans son travail. Ses couleurs, parfois vives et joyeuses, sont plus souvent ocres et chaudes comme la terre de la région de BOU-SAADA dont il est originaire. L'art décoratif ne peut donc être un art mineur comme c'est le cas en occident. Il trouve son rôle prédominant quand les motifs véhiculent les pensées les plus précieuses de la communauté, celles qui ont trait au sacré. C'est cette démarche complexe, entre tradition et modernité, Orient et Occident, qui nous fait apprécier le travail d'ALI FOUDILI. L'authenticité de cette quête s'inscrit dans une situation qui n'est pas toujours propice à la création. C'est là un autre mérite qu'il faut reconnaître. FLORENCE KHAMMARI Université de NANCY |
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Ali Foudili, "Songe d'Ibn Arabi" |
Et
ceux qui professent l'efficacité des "aspirations (ou énergies)
spirituelles", ne cessent de se tenir sur leurs voies claires et précises
jusqu'à ce que des panneaux annonciateurs brillent pour eux, portés par
les mains des Esprits Supérieurs qui résident au Degré de la Proximité
à la Station de la Parole Bouche-à-Bouche, panneaux sur lesquels des
"Écritures" bien tracées et saintes se lèvent pour eux, comme
"témoins" de la réalisation qu'ils ont obtenue, et leur confèrent
le transfert de ce mode à un autre mode, par voie de sublimation. Alors
le voile est enlevé, et ce qui avait été caché est mis à découvert!
Alors est défait le bandeau, retiré le verrou, ouverte la serrure! Alors
les "aspirations-énergies" propres à cet autre mode s'unifient
pour scruter la Réalité Une, et l'être ne conçoit plus qu'une seule
aspiration" et rien d'autre. De cette "aspiration" unique
procèdent des influences qui portent effet sur la Réalité Pure. Ibn 'Arabi, (Murcie, 1165 — Damas, 1240), "Le livre de l'extinction dans la contemplation (Kitab al fana' fi al muchahada)" |
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Arthur RIMBAUD Le Bateau Ivre Comme
je descendais des Fleuves impassibles, J'étais
insoucieux de tous les équipages, Dans
les clapotements furieux des marées, La
tempête a béni mes éveils maritimes. |
Ali Foudili, "Le Bateau Ivre" |
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Et
dès lors, je me suis baigné dans le Poème Où,
teignant tout à coup les bleuités, délires Je
sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes J'ai
vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, J'ai
rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, J'ai
suivi, des mois pleins, pareilles aux vacheries J'ai
heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Glaciers,
soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises ! J'aurais
voulu montrer aux enfants ces dorades Parfois,
martyr lassé des pôles et des zones, |
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