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24 décembre 2004: commémoration du 75e anniversaire de la mort du peintre Dinet au firmament Bou-Saâdi Article publié sur Tassili Magazine no. 39 - Septembre-Novembre 2004. Au programme de la manifestation, outre une grande exposition des œuvres originales de l’artiste, est prévue une rencontre-témoignage entre les proches de Dinet dans la région de Bou-Saâda et les siens ainsi que des témoignages vivants (films entre autres), sur l’artiste. Sont également programmées des conférences sur tous les aspects de la vie de l’artiste en tant qu’homme, peintre, poète, écrivain… Un circuit touristique est également envisagé, il empruntera vraisemblabement le parcours suivant : musée, maison, tombeau, atelier…
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Dinet par lui-même |
les tombes de Dinet, de Slimane Ben Brahim et de l'épouse de celui-ci
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Sans exagération aucune, on va, à l’avenir, pouvoir compter au moins trois grands moments dans l’existence du Musée national Nasr-Eddine Dinet de Bou-Saâda. Le premier, celui de son inauguration, le deuxième, celui de sa réouverture et le troisième, celui de la première commémoration, le 24 décembre prochain, de la mort du peintre. Quand on sait que le Musée national Nasr-Eddine Dinet, en tant que projet, connut plusieurs péripéties au cours d’une histoire qui s’étend sur plus de soixante ans, le premier grand moment, cela va de soi, ne pouvait être que celui de son inauguration, le 18 mai 1993. Une date qui, par ailleurs, correspond à la Journée mondiale des musées. La fête, on s’en souvient, fut splendide. De nombreux représentants de la communauté des artistes, des personnalités culturelles ainsi que des journalistes de la presse écrite, parlée – et par la suite filmée – étaient venus de partout et même d’Alger pour la circonstance. Lors de l’inauguration, l’exposition regroupait, dans une salle, les œuvres de Dinet qui jusque-là étaient dispersées dans différents musées du pays – musées des Beaux-Arts d’Alger, Zabana d’Oran et Cirta de Constantine – et, dans une autre salle, celles des artistes voyageurs de Bou-Saâda. Toutes ces œuvres étaient empruntées aux musées nationaux et aux héritiers des artistes Edouard Verschaffelt et Ahmed Bensliman. L’atelier de Dinet fut reconstitué grâce aux objets lui appartenant et qui se trouvaient encore conservés chez certaines familles. C’était la première fois que Bou-Saâda recevait une exposition de cette envergure. Les visiteurs furent très nombreux et même des femmes, sous leur voile, voulurent être de la partie. Le deuxième moment, disions-nous, est celui de la réouverture de ce musée. Là, une question tombe sous le sens : pourquoi réouverture ? Eh bien, il faut savoir que le musée, après deux années d’activité, est resté longtemps fermé en raison d’un incendie criminel qui le ravagea en août 1995, soit un mois après celui de l’hôtel « Le Caid ». Pendant la prière du « icha », la dernière de la journée, l’acte fut perpétré par un groupe de jeunes criminels agissant sous la bannière islamiste. La musée avait subi d’importants dégâts matériels mais, par on ne sait quel miracle ( !) aucune œuvre de Dinet n’avait été détruite. Par précaution, les toiles empruntées lors de l’exposition inaugurale furent retournées à leurs musées respectifs. La réouverture donc, eut lieu fin avril de l’année en cours. Grand moment là aussi, une belle revanche venait d’être prise sur la bête humaine et la barbarie : non seulement le musée a entièrement été restauré, puisqu’il est redevenu flambant neuf, mais un certain nombre de réaménagements ont été apportés à l’agencement initial. Ce qui désormais confère à l’établissement une allure de véritable musée. La démarche de refondation entreprise est à inscrire à l’actif de la nouvelle conservatrice, Mme A. Merazka Hioun, une dame fort dynamique même si, par ailleurs, c’est l’épouse de l’artiste peintre Salah Hioun qui, chaque fois que de besoin, ne manque pas de lui donner un sérieux coup de main. On retiendra d’ailleurs que la magnifique exposition lithographique inaugurale qui avait porté sur les costumes traditionnels du XIXe siècle des différentes régions du pays relève de l’initiative de l’artiste, puisqu’il s’agissait de sa collection personnelle. Et aussi cette autre exposition du 10 mai dernier, intitulée « Escale à Bou-Saâda » et qui , à l’occasion du mois du patrimoine, avait regroupé une douzaine d’artistes : Larbi Arezki, Souhila Belbahar, Mustapha Boucetta, Moussa Bourdine, Rachid Djemai, Salah Hioun, Mohamed Massen, Mustapha Nedjai, Nora Nedjai, Mustapha Oulhaci, Zohra Sellal, Safia Zoulid. Selon Mme Hioun, qui avait mis un soin particulier à faire aboutir cette manifestation artistique de haut niveau, « la grande idée … est e forger une tradition pour le musée, visant à attirer les artistes algériens des quatre coins de l’Algérie à Bou-Saâda, en faire une destination culturelle dans le but ultime de créer une communion entre le musée, l’artiste et le public ». C’est d’ores et déjà chose faite dans la mesure où d’autres expositions ont suivi comme celle intitulée « Reflets de Bou-Saâda » et qui s’est tenue du 30 juin au 31 juillet 2004. Pour tout dire voici une manifestation très originale dès lors qu’elle a regroupé un certains nombres d’artistes locaux, le but étant de les encourager et de les faire connaître à travers leurs travaux. Toujours est-il que l’événement artistique le plus important de l’année 2004 – le troisième grand moment de l’histoire du musée – va etre assurément cette commémoration, le 24 décembre prochain, de la mort du peintre (24.12.1929). Au programme de la manifestation, outre une grande exposition des œuvres originales de l’artiste, est prévue une rencontre-témoignage entre les proches de Dinet dans la région de Bou-Saâda et les siens ainsi que des témoignages vivants (films entre autres), sur l’artiste. Sont également programmées des conférences sur tous les aspects de la vie de l’artiste en tant qu’homme, peintre, poète, écrivain… Un circuit touristique est également envisagé, il empruntera vraisemblabement le parcours suivant : musée, maison, tombeau, atelier… Gageons que grace au dynamisme avéré de Mme Merazka Hioun, cette manifestation culturelle unique dans les annales des arts plastiques algériens connaitra tout l’éclat qu’elle mérite. K.B.
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