Bel-Abbas, le chasseur de vipères |
|
![]() |
![]() |
Nasreddine Dinet - Le charmeur de serpents |
|
Prophylactique et thérapeutique, la structure de santé doit pouvoir répondre à la pathologie ordinaire (maladies classiques, accouchements, traumatismes divers, etc.), mais aussi à des accidents plus typiquement locaux. L’exemple le plus notoire est la piqûre de vipère et de scorpion. Léon l’Africain signalait déjà : « Dans tous les terrains de Numidie, les serpents et les scorpions abondent. Leur piqûre et leur morsure tuent beaucoup de personne pendant l’été ». Déjà, au XIXe siècle, maints visiteurs de Bou-Saada eurent l’occasion d’y rencontrer un personnage célèbre dans l’oasis : le chasseur de vipères Bel-Abbas. De ce dernier, nous avons retrouvé aux archives de Vincennes une requête du 30 mars 1905 adressée au Général Commandant de la division d’Alger, demandant le réajustement de la prime que lui octroyait l’autorité locale de Bou-Saada pour la capture de vipères. Le document comporte ces précisions : « Depuis l’an 1881 que je suis après ce métier – j’ai chassé avec les médecins pour apprendre le métier, et 18 ans de chasse pour le gouvernement. Depuis 1887 jusqu’à 1896, la commune de Bou-Saada me donnait 500 Frs par an mais depuis ce temps-là jusqu’à présent, elle me donnait 200 Frs par an ... Celui qui a mis son cheval en course il lui a gagné 800 Frs dans un quart d’heure et moi que j’ai travaillé 24 ans pour le gouvernement et que j’étais mordu 3 fois par des vipères l’Etat ne m’a pas récompensé aucune fois... regardez les bienfaits que j’ai rendus aux habitants de Bou-Saada... ». |