El Watan, édition du 24 novembre 2004
Une association
civile pour reboiser le Sahara
La lutte contre
la désertification préconisée « çà et là » comme étant
l’objectif ultime dans les plans de développement pour, dit-on, protéger et
valoriser les ressources naturelles, et ce, dans le cadre d’un développement
durable ne semble pas résonner avec le dynamisme que requièrent les
expressions lutte et désertification.
En effet,
pourrait-on, d’ores et déjà afficher que lutter contre la désertification
cela voudrait dire également lutter contre la nature. Or depuis des lustres,
beaucoup d’énergie (financés notamment) et d’efforts physiques ont été
consentis et déployés dans ce domaine, pour quel résultat ? La surface
sylvicole n’a pas augmenté pour autant (ce qui ne veut pas dire que de par le
monde cette situation n’a pas fait l’objet de préoccupation), au contraire,
elle s’est rétréci, et l’on pourrait ajouter en ce sens que l’Amazonie,
qui selon certaines expressions « constitue le poumon de la planète »,
a subi et continue (comme ailleurs) de faire l’objet d’agressions qui ont
entraîné et continuent d’occasionner des diminutions substantielles de sa
surface, pour ne citer que ce cas ! La désertification augmente et
continue de faire des ravages non seulement en Algérie (cas de Mostaganem),
dans d’autres pays d’Afrique mais également de par le monde Les cycles
climatiques ont subi des altérations préoccupantes (démontrées, par ailleurs,
par les analyses des Dr Perros et R. Washington lors du forum international
organisé à Alger du 14 au 18 avril 2002 ), ce qui aurait influé de manière
significative sur les précipitations pluviométriques. En d’autres termes,
selon le rapport de l’expert Mitchell Robert sur l’environnement, l’émanation
(rejet) d’oxyde de carbone dans l’atmosphère a entraîné un réchauffement
de la terre, conséquence directe sur les dérèglements climatiques. En référence
aux conventions internationales, la lutte contre la désertification suppose :
- « Préservation et protection de certaines espèces »
- « Restauration de la forêt » Ces deux préoccupations (objectifs)
suffiraient-elles pour la préservation des surfaces forestières actuelles et,
par voie de conséquence, susceptibles de contribuer à l’absorption des gaz
toxiques (dioxine de carbone) qui s’échappent en l’air et dont le fléau
empoisonne l’atmosphère de nos jours ? Les principes qui régissent
l’association ne le pensent pas ! Aussi s’engager pour un reboisement
à grande échelle ne devrait-il pas constituer un moyen par lequel on peut
contribuer à oxygéner l’air que l’humanité respire et dépolluer par-là
même l’atmosphère dont la planète a grand besoin ! A titre indicatif,
en Algérie la surface (2,38 M/ km2) des terres utilisées par l’agriculture
(S A U, forêts et autres parcours pastoraux) et donc supposée couverte de végétation
ne dépasse pas 15% de la surface totale du pays ; alors que la norme généralement
suggérée par les institutions internationales spécialisées en la matière
est de l’ordre de 25%. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que sur la base
de ces données, les services du ministère de l’Agriculture (forêts) se
proposent de réaliser 2% de reboisement (soit 2,2 millions d’hectares) au
cours des prochaines années, dans le cadre de leur plan. Ce taux suffit-il à
couvrir les déperditions annuelles ? L’admissibilité, la prise de
conscience de cette préoccupation ou encore l’intérêt que l’on pourrait
lui porter ne peuvent entraîner que des effets louables mais certainement pas négatifs.
Le soutien éventuel, que nous souhaitons profondément, et la vulgarisation
d’une telle idée de projet peuvent paraître à première vue utopiques et
leur concrétisation relever de l’impossible ! Mais ne dit-on pas que
« l’argent peut faire une route en mer ? » Les Européens
n’ont-ils pas construit et réalisés un tunnel sous la mer ? Les pays
industrialisés (européens, américains, japonais.....), dans l’hypothèse où
leurs efforts et leur intelligence sont conjugués, ne peuvent-ils pas « discuter »
de l’idée de projet, nous écouter et prendre en considération l’appel de
notre association ? Compte tenu de la préoccupation des instances
internationales, particulièrement dans les domaines de la problématique du réchauffement
de la planète et les différentes méthodes d’approche pour traiter de la
question (Américains et le reste du monde s’affrontent sur ce point), un début
de solution peut être trouvé dans le reboisement du Sahara
africain du fait précisément de sa position géographique planétaire Faut-il
que les Etats concernés ne manifestent pas d’opposition ; car si tel est
le cas, la qualification de celle- ci peut être assimilée à un manque de
conscience eu égard à l’humanité et à un manque de respect envers la
nature. C’est pourquoi notre objectif premier, c’est d’abord et uniquement
la sensibilisation de ceux qui sont directement concernés par la pollution de
l’atmosphère et ceux qui s’intéresseraient à la problématique de la
protection de la nature, du réchauffement de la planète dont le dérèglement
climatique, relevé de nos jours, constitue le point focal. S’agissant de la nécessité
de la lutte contre les effets de l’émanation de gaz toxiques dans l’atmosphère
(dioxine de carbone), la mobilisation des bonnes âmes devrait pouvoir être
encouragée. Notre association propose de viser, en premier lieu, ceux qui sont
prêt à aider au reboisement de grandes surfaces arides (plus particulièrement
le Sahara algérien et ses parties limitrophes) et ceux dont l’aide à la réalisation
de cet objectif devrait être sollicitée ou requise, plus particulièrement
ceux qui pourraient s’impliquer dans la recherche de propositions de solution
à ladite problématique. Le reboisement du Sahara, auquel nous croyons très
fort, pourrait contribuer à terme à l’atténuation (absorption de dioxine)
substantielle des effets néfastes ayant occasionné cette pollution, à la
« production d’oxygène » et par-là même à améliorer les
conditions atmosphériques. Pour notre association, il est question, bien
entendu, d’activité strictement caritative, non lucrative et dont l’action
de ses membres est volontaire. Cette action appelée Reboiser le Sahara devra être
menée en direction des pouvoirs publics notamment des pays industriels
producteurs de ce type de gaz et responsables des rejets dans l’atmosphère (pollueurs
payeurs) d’une part et des associations qui militent et activent pour la
protection de la nature, ceux qui souhaitent l’amélioration des conditions
atmosphériques en vue de l’arrêt des dégradations des cycles pluviométriques
(notamment ceux qui aiment la nature et la verdure) ainsi qu’auprès des
artistes, de politiques, de journalistes, d’intellectuels d’universitaires,
de sportifs et autres lieux de regroupement publics. Le slogan serait à
inventer. Pour ce faire, les associations et personnes qui souscriraient à
cette idée sont d’ores et déjà et/ou seront sollicitées à cet effet. Le
présent document est préparé à l’attention des membres ayant accepté le
principe de la création de l’association et de ceux qui se proposent d’œuvrer
pour la mobilisation sensibilisatrice en vue de la réalisation de l’objectif
défini ci-dessus. Pour les instances qui ne rejettent pas l’idée, il est
proposé sa lecture, son amendement éventuel et le cas échéant faire connaître
les orientations allant dans le sens de la réalisation de notre objectif.
Abdallah Daoud